Medyada gasplarla ilgili bir tarih dersi!

1940: LE SOIR gaspedildi (Belçika
)

18 Mayıs 1940 : 
Alman işgalinden birkaç gün sonra Le Soir Gazetesi yayınını durdurdu. Sahiplerinin itirazına rağmen bir grup işbirlikçi (Horace Van Offel, Raymond De Becker) ismini gaspederek Le Soir'ı Nazilerin hizmetinde yayınlamaya başladılar. Gazete kurtuluştan sonra sahiplerine iade edildi.


75 yıl sonra



2015: BUGÜN gaspedildi (Türkiye)

29 Ekim 2015: Muhalif bir basın grubuna ait olan Bugün Gazetesi, aynı grubun iki televizyon kanalına yapılan polis baskınının ertesi günü iktidarın adamları tarafından gaspedildi. Elkonulan gazete ertesi gün despot Erdoğan'a dalkavukluk eden birinci sayfayla yayınlandı.


Après deux télévisions, deux journaux d'opposition empêchés de paraître

Deux quotidiens turcs proches de l'opposition n'ont pu paraître jeudi au lendemain du spectaculaire assaut policier contre deux télévisions du même groupe qui a ravivé les critiques contre le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté un de leurs responsables.

Les journaux Bugün et Millet font partie du groupe de médias Ipek-Koza, comme les chaînes Bugün TV et Kanaltürk, contraintes mercredi d'interrompre leur diffusion.

"Nous avions bouclé notre journal à 15h00 (mercredi) et à 17h00 il était à l'imprimerie", a raconté le rédacteur en chef de Bugün, Erhan Basyurt, mercredi soir à la télévision. "Ils ont temporisé en prétextant des problèmes techniques jusqu'à 21h. Puis ils nous ont dit qu'on ne pourrait pas être imprimés, qu'il y avait une interdiction écrite", a-t-il ajouté.

M. Basyurt a été licencié avec deux reporters du quotidien Bugün jeudi matin, a rapporté le journal Zaman.

Le quotidien Millet a partagé sur son compte Twitter la "une" de l'édition qui aurait dû paraître jeudi: la photo de la carte de presse ensanglantée de l'un de ses journalistes sous le titre "un putsch sanglant".

Mercredi à l'aube, des policiers en tenue antiémeute ont pris d'assaut en direct devant les caméras le siège stambouliote des chaînes Bugün TV et Kanaltürk et des journaux Millet et Bugün, dont la maison-mère avait fait l'objet lundi d'une mise sous tutelle judiciaire.

La holding Koza-Ipek est réputée proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu "l'ennemi public numéro 1" du président Recep Tayyip Erdogan depuis un retentissant scandale de corruption qui a visé son entourage pendant l'hiver 2013.

Interrogé mercredi soir à la télévision, M. Erdogan a justifié la décision de la justice.

"Pourquoi la justice a-t-elle désigné des administrateurs (pour diriger Koza-Ipek)?", s'est-il interrogé. "Car le numéro 1 (de Koza-Ipek, Akin Ipek, qui vit à l'étranger) s'est enfui. Il dit +il n'y a absolument aucune irrégularité+. Alors pourquoi fuis-tu ? Ne fuis pas, reste dans ton pays", a poursuivi le président.

"S'il s'en va, cela veut dire qu'il y a une fuite d'eau quelque part", a-t-il conclu.

Un important dispositif policier était positionné devant le siège d'Ipek média jeudi matin, a rapporté l'agence de presse Cihan.

A quelques jours des élections législatives de dimanche, le raid policier de mercredi a ravivé les critiques de l'opposition et des capitales étrangères, qui ont dénoncé les pressions du gouvernement islamo-conservateur sur ses adversaires. 
(AFP, 30 octobre 2015)

Ecran noir imposé à deux télévisions proches de l'opposition

La police turque a pris d'assaut mercredi puis contraint à l'interruption de leur diffusion deux télévisions proches de l'opposition au président Recep Tayyip Erdogan, aussitôt accusé de vouloir museler ses adversaires à quatre jours des élections législatives.

En direct devant les caméras, des policiers en tenue antiémeute ont pris d'assaut à l'aube le siège stambouliote des chaînes Bugün TV et Kanaltürk, dont la maison mère avait fait l'objet lundi d'une mise sous tutelle judiciaire très controversée.

La holding Koza-Ipek est réputée proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu "l'ennemi public numéro 1" du chef de l'Etat depuis un retentissant scandale de corruption qui a visé son entourage pendant l'hiver 2013.

Appuyés par des canons à eau et des gaz lacrymogènes, les forces de l'ordre ont forcé le barrage des salariés qui défendaient le bâtiment puis ont investi, avec l'un des nouveaux administrateurs, la régie des deux télévisions.

Vers 13H30 GMT, les téléspectateurs de Bugün TV et Kanaltürk ont subitement vu apparaître un écran noir.

"Nous allons bientôt fermer, c'est une question de secondes", avait prévenu quelques instants auparavant le rédacteur en chef de Bugün TV, Tarik Toros, qui s'est opposé toute la journée à la prise de contrôle de sa chaîne.

Escorté hors de la régie par des policiers, M. Toros s'est vu signifier son licenciement par une note manuscrite, a rapporté la presse turque.

"C'est un jour noir pour la démocratie et la liberté en Turquie", proclamait une banderole déployée sur le site de Bugün TV.
 Toute la journée, des incidents ont opposé devant leur siège les forces de l'ordre et des centaines de manifestants, dont des députés de l'opposition. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a rapporté la télévision privée NTV. Un photographe de l'AFP a été insulté et frappé au visage par un policier en civil.

- L'UE et les Etats-Unis "préoccupés" -

La justice turque a prononcé lundi la mise sous tutelle de Koza-Ipek, accusée selon un procureur d'Ankara de "financer", "recruter" et "faire de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités d'"organisation terroriste".

M. Erdogan reproche à son ex-allié d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser et a multiplié depuis les poursuites judiciaires et les purges contre ses partisans.

Après celle de Bank Asya, le 10e réseau bancaire du pays également proche de M. Gülen, la prise de contrôle de Koza-Ipek a suscité de nombreuses inquiétudes.

"Des élections arrivent (...). Il se peut que notre voix devienne elle aussi difficile à entendre dans les deux ou trois jours qui viennent", a déclaré le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) Selahattin Demirtas, qui s'est rendu sur place.

"Le pouvoir a montré aujourd'hui ce qu'il adviendra de ce pays si on ne met pas un terme à cette oppression dimanche", a renchéri sur son compte Twitter un député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Eren Erdem.

A Bruxelles, l'Union européenne s'est déclarée "préoccupée" par l'intervention de la police turque et a appelé au "respect de la liberté d'expression". A Washington, le département d'Etat a lui aussi fait part de sa "préoccupation" et a exhorté son allié turc à "respecter non seulement la liberté des médias mais aussi (...) ses propres valeurs démocratiques consacrées dans sa Constitution".

Les tensions entre les médias et les autorités, déjà fortes, ont été exacerbées ces dernières semaines par la reprise du conflit kurde et les législatives du 1er novembre.

Le quartier général stambouliote du quotidien Hürriyet a été la cible le mois dernier de deux attaques de manifestants favorables au chef de l'Etat et l'un de ses chroniqueurs vedettes, Ahmet Hakan, passé à tabac devant son domicile.

"La persécution des organes de presse critiques a atteint un niveau extrêmement inquiétant à cause des élections", s'est alarmée mercredi l'ONG Reporters sans frontières, qui place la Turquie 149e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse.

Le gouvernement prend des "mesures exceptionnelles pour faire taire les médias critiques", a condamné Emma Sinclair-Webb de Human Rights Watch, déplorant un geste "sans précédent depuis le coup d'Etat militaire de 1980".

Le gouvernement turc se défend pour sa part de vouloir étouffer les médias et M. Erdogan répète que la presse de son pays est "la plus libre du monde".
 (AFP, 28 octobre 2015) [email protected]Add contact